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Coronavirus : au Japon, on se rue sur le papier toilette par crainte d'une pénurie

À Tokyo, c'est la panique. Les Japonais se ruent non seulement sur les masques et le liquide désinfectant, ce qui est normal dans les circonstances épidémiques actuelles, le Japon comptant déjà plus de 200 cas et plusieurs morts du coronavirus Covid-19, mais aussi, et c’est moins naturel, sur le papier toilette.

Notre reporter a écumé cinq magasins à Tokyo, dimanche 1er mars et il n’y en avait plus, nulle part. Et c’est presque partout pareil. La raison, c’est la caissière d’une grande surface qui la donne : "Il y a une rumeur qui court sur les réseaux sociaux disant qu’il y a une pénurie de papier toilette, comme pour les masques. Et ceux qui gobent ça achètent en masse. Dès qu’on a une livraison ça disparaît immédiatement", se désespère la caissière.


Le gouvernement et l’Association des fabricants de papier toilette ont beau assurer qu’il n’y a pas de pénurie, que cette denrée tant recherchée est fabriquée au Japon, qu’elle ne dépend pas de la production chinoise, rien n’y fait. Et ce n’est pas tout : il y a une ruée tout aussi phénoménale sur les mouchoirs en papier – dont les Nippons font un grand usage –, les couches culottes ou encore les serviettes hygiéniques.


Un traumatisme historique

C'est d’autant plus fou que le Japon est peut-être le seul pays au monde où toutes les toilettes, à domicile ou dans les lieux publics, disposent d’un jet d’eau pour se laver le derrière, donc pas besoin en théorie d’utiliser dix kilomètres de papier. La raison profonde est en fait historique. C’est un traumatisme collectif qui date de l’inflation galopante due à la chute du cours du dollar et à la crise pétrolière de 1973. Avec la flambée des prix au jour en jour, les consommateurs achetaient en masse pour profiter de prix plus bas que le lendemain. Résultat, une foire d’empoigne dans les magasins et même des blessés.

Depuis, chaque fois que les médias prononcent le mot crise, quelle qu’elle soit, financière, nucléaire ou sanitaire, c’est le même réflexe pavlovien qui revient. Cela vire même à la contrebande, car certains achètent du papier toilette pour le revendre à un prix prohibitif sur internet.

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