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Toilettes sèches… en appartement

Une association bordelaise La Fumainerie va mettre à l’essai ses toilettes sèches dans 35 foyers volontaires, donnant naissance au premier réseau urbain de sanitaires écologiques. Voici comment les déjections récoltées serviront à sauver la planète.



« Faites caca utile et fertile ! », c’est la promesse de la Fumainerie, nouveau réseau d’assainissement déconnecté du tout-à-l’égoût financé grâce à une campagne de crowdfunding. Pendant deux ans, 35 foyers bordelais expérimenteront l’utilisation des  toilettes sèches directement depuis chez eux et les résidus, collectés par un vidangeur en vélo-cargo, seront stockés et transformés en engrais à Mérignac, commune périphérique. D’où le nom de l’asso : la fumainerie, qui désigne le « sous-produit du système digestif humain valorisé à des fins agricoles ». Et si les toilettes sèches n’ont rien de révolutionnaires, leur importation en ville l’est.

Plusieurs modèles de toilettes sèches seront mis à l’essai : l’un réceptionnera l’urine et les excréments dans des bacs séparés en dessous des toilettes, l’autre sera directement reliée à une cuve à l’extérieur de la maison. Les foyers disposeront d’une plateforme en ligne sur laquelle ils pourront signaler leur disponibilité afin que le vidangeur vienne récolter leurs excréments. Comptez un intervalle de trois jours à trois semaines entre chaque récolte selon la taille de la famille.

Écologique et économique

« Il est aberrant de faire caca dans de l’eau potable, alors que 500 millions de personnes en manquent dans le monde ! », s’indigne Ambre Diazabakana, membre de la Fumainerie, dans une interview pour la revue We Demain. À savoir que chaque fois que vous tirez la chasse d’eau, vous pompez entre 3 à 12 litres selon le système d’évacuation dont vous disposez à la maison. Multipliez maintenant ce chiffre par le nombre de fois où vous vous rendez aux toilettes par jour et par le nombre de personnes qui constituent votre foyer, et vous obtiendrez votre consommation en eau quotidienne rien qu’au petit coin.


D’autant plus que nos matières fécales sont en partie responsables de la dégradation des milieux aquatiques. Comment ? À cause « des médicaments et des produits phytosanitaires que nous consommons, mais aussi les excès d’azote et phosphore présents dans nos déjections, non filtrés par les stations d’épuration », explique Ambre. Mais il y en a d’autres à qui ça pourrait servir : les agriculteurs, auxquels elles serviront d’engrais naturel pour leurs plantations. L’urine sera utilisée comme fertilisant et les matières fécales en amendement organique pour améliorer la qualité des sols.

Une alternative écologique et économique aux fertilisants chimiques qui a valu au projet de remporter le prix coup de cœur des Trophées Agenda 21 du département ainsi que le prix coup de cœur de l’Économie Sociale et Solidaire de Bordeaux Métropole.


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